10 septembre 2008

Ps, j’avais introduit plein de photos mais internet à Dédougou est tellement lent que ça ne passe pas…. Désolée !!


Bonjour amis et amies de partout dans le monde,


J’ai quitté le Québec depuis plus de 2 mois et ce n’est que maintenant que je vous donne pour la première fois des nouvelles de ma nouvelle vie au Burkina Faso. Il est clair que les derniers mois furent très intenses et émotifs étant donné ce rêve que je réalise : partir travailler en Afrique. Je vous vous remercie tous et toutes pour votre support et vos encouragements que j’ai grandement appréciés et qui me sont allés droit au cœur.


Il ne m’est vraiment pas facile de garder un contact serré avec chacun d’entre vous. Je m’excuse donc à l’avance pour le peu de nouvelles que vous trouverez peut-être que je donne et pour les réponses personnelles que je n’enverrai pas toujours. Ici à Dédougou, dans l’ouest du Burkina Faso, internet n’est certainement pas ce qui fonctionne le mieux !! : quelques cyber-café qui se comptent avec moins des 5 doigts de la main, internet ultra méga hallucinemment lent et le réseau qui coupe continuellement ou qui ne fonctionne carrément pas. Il y a aussi les coupures d’électricité, plus fréquentes je crois pendant cette période d’hivernage (saison des pluies). Tout ça pour dire que c’est plus souvent qu’autrement une galère d’aller sur internet (malgré qu’il soit disponible au bureau). J’essayerai tout de même de vous tenir au courant de ce qui se passe ici. Désolée aussi pour ceux qui trouvent que mes messages sont trop longs !! Pour vous, j’ai grossièrement divisé mon texte en thèmes et vous pourrez ainsi, soit vous retrouver facilement pour le lire en plusieurs fois, soit lire seulement les sections qui pourraient vous intéresser.


Le travail


Je passerai rapidement sur le mois de formation à Toronto qui fut très agréable grâce aux 6 autres volontaires qui sont eux aussi partis en Afrique (au Burkina Faso, au Ghana, au Malawie et en Zambie). Pendant ce mois, Ingénieurs sans Frontières nous a transmis différents outils qui nous seront éventuellement utiles dans le cadre de notre travail. Ce dernier consiste principalement à s’intégrer dans une organisation locale travaillant en développement et d’apporter une vision extérieure afin de participer à l’amélioration de leurs différentes activités. Moi je travaille avec l’Union des Groupements pour la Commercialisation des Produits Agricoles (UGCPA) dans la région de la Boucle du Mouhoun (dans laquelle on retrouve 6 provinces). Cette union regroupe plus de 70 groupements de paysans/nes. Elle a comme mission de développer un système collectif de mise en marché des produits cultivés par ses membres, soit les céréales (maïs, sorgho, mil, fonio) et le bissap’s biologique. Pour ma part, je suis intégrée dans l’équipe travaillant avec les femmes cultivant le bissap’s. Cette plante est un hibiscus produit ici pour en récolter les fleurs rouges foncées qui sont séchées et avec lesquelles on fabrique des tisanes ou des sirops à boire après avoir remis les fleurs à tremper dans de l’eau. Le goût de cette boisson est amer mais on rajoute du sucre et ce jus devient délicieux !!


Au village


Le mois d’août était un mois de vacances ici alors je ne peux pas vraiment dire que j’ai beaucoup travaillé encore. J’ai par contre fait un séjour de 4 jours dans le village de Bomborokuy où l’UGCPA a des productrices. J’ai habité là-bas chez une animatrice de notre projet et j’ai eu la chance d’arriver au moment du semis du bissap’s. J’ai donc pu participer aux semis qui se font…à la main, ne vous détrompez pas. Il est rare de voir des tracteurs ici (en fait moi je n’en ai encore jamais vus) et les champs sont principalement labourés avec des bœufs. La différence avec le Québec est vraiment impressionnante, surtout qu’avant de quitter le Québec, j’avais pu semer du maïs avec un producteur qui venait d’acquérir un tout nouveau semoir ultra moderne et évidemment guidé par un GPS…


Je peux vous dire que les nuits après avoir semé le bissap’s, j’ai vraiment extrêmement bien dormi, et ce, malgré une chaleur torride et un orage intense : j’ai ouvert les yeux, j’ai constaté que mon matelas était mouillé et que le vent soufflait la poussière sur moi (la porte était ouverte dû à la chaleur), j’ai entendu le tonnerre et l’eau s’abattre très bruyamment sur le toit de tôle, je me suis retournée et je me suis rendormie !!


L’accueil au village fut à la hauteur de la réputation des burkinabés. Vous ne connaissez pas cette réputation ? Les burkinabés sont reconnus pour être très accueillants et généreux, ce que j’ai pu constater moi-même à Bomborokuy et ici à Dédougou. Pour la première fois de ma vie, au village j’ai tenu entre mes mains par les pattes un poulet vivant qu’un vieux est venu m’offrir pour me souhaiter la bienvenue. J’ai eu la chance que l’égorgement des poulets soit un boulot d’hommes alors quelques jours après que ce poulet se soit bien amusé dans la cours, on a appelé un jeune voisin qui est venu l’égorger. C’est ma copine l’animatrice qui l’a plumé et dépecé, là j’avoue que je n’ai pas pu le faire par moi-même….On est aussi venir m’offrir du riz (pas cuit et transporté dans un plat sur la tête par une jeune fille) et des jeunes m’ont payé à boire pour qu’on cause tranquillement un soir dans la noirceur car il n’y a pas d’électricité dans ce village.


Dédougou


Dédougou, ville d’environ 30 000 habitants, à 232 km de la capitale Ouagadougou mais le goudron, prévu depuis plusieurs années, n’est pas encore posé alors cette route de terre est horrible, particulièrement pendant la saison des pluies où elle peut même être fermée. Si vous empruntez les autobus de la compagnie Liza International (oui oui, je dis bien international !!) pour aller à Dédougou, (les québécois ne seront pas trop dépaysés car cette compagnie possède nos fameux autobus scolaires jaunes certainement un peu modifiés, entre autre pour pouvoir mettre les bagages sur le toit, incluant vélos et motos !!), vous mettrez 6 heures ou plus pour faire la route de 232 km !!


Ma première impression de Dédougou : ayoye, je vais réellement passer un an dans cette ville délabrée et poussiéreuse ?? Ouf, bon, petit coup au cœur, vais-je réellement réussir à rencontrer des gens ici et à m’intégrer ? Au début quand j’ai vu qu’il y avait les congés au travail, je me demandais bien ce que j’allais faire pendant mes temps libres, à part essayer de me trouver un endroit où loger. Je me suis alors dit : « Rosanne, t’es en Afrique, ici en Afrique, il faut prendre le temps ». Alors c’est ce que j’ai fait. À ma première sortie en ville, j’ai rencontré des gens qui sont de bons amis déjà et qui m’ont accueillie chez eux à la maison ou dans le quartier avec une extrême gentillesse et générosité. Je peux vous dire que je ne passe pas inaperçue ici : tout le monde est au courant qu’il y a une toubabou (une blanche) dans le coin et je crois que tout le monde sait continuellement ce que je fais. Me retracer ici, ce n’est pas difficile : tu vas dans la ville et tu demandes la blanche, en peu de temps je serai au courant qu’on me cherche !!



Il y a donc maintenant un quartier où je me tiens. Tout le monde me salue et me connaît. C’est le quartier central où je rencontre les amis. J’ai un grain (groupe de discussion) où on prend le thé en discutant et rigolant le soir et si je n’y vais pas un soir, je me le fais dire le lendemain !! Ici les gens remarquent toujours depuis combien de temps ils ne t’ont pas vu et te le dise en te rencontrant : « hey, ça fait 2 jours. » Les salutations ici sont aussi assez intenses : tu peux saluer et serrer la main d’une personne 5-6 fois dans une journée, tu salues beaucoup les gens que tu croises sur la rue et quand tu salues, tu demandes comment va la famille, et la journée, et le boulot, etc.


Discussion et thé au grain avec les intellos.



Je prends donc beaucoup de temps pour discuter avec les gens, toutes sortes de gens. C’est génial ici quand on a envie d’entrer en contact avec les burkinabès car ils sont ouverts, très ouverts, et heureux de causer et d’échanger avec toi. J’ai eu des discussions tellement intéressantes sur le développement du Burkina, la vie sociale, la polygamie, la religion, la sorcellerie, la politique, etc. Et je ne pourrai jamais assez dire comment je me marre et rigole ici !! Les burkinabés ont une telle joie de vivre malgré des situations difficiles et des soucis constants. Il faut savoir creuser pour connaître ce qu’ils vivent réellement derrière leur sourire : maladie, soucis financiers, incapacité à se marier par manque d’argent, fille-mère, fillette abandonnée par son papa, manque d’argent pour continuer le business, espoir d’obtenir le boulot sur lequel il a postulé, crainte que les pluies s’arrêtent trop tôt pour les cultures, rêve de pouvoir acheter son propre bœuf pour labourer quand c’est le bon moment, etc.


Ma maison


Je suis « installée » depuis peu, le temps de trouver à peu près ce que je voulais, que le crépi soit fait dans la chambre, que mon ami peintre fasse la peinture dans la chambre, etc. Entre temps, je logeais chez un ami. Le principe ici en général (de ce que j’en comprends jusqu’à maintenant), c’est qu’il y a une cours commune avec des maisons qui se construisent dans cette cours. Donc moi dans ma cours, il y a 3 maisons : une pour la vieille (ici y’a pas de soucis de parler des vieux, au contraire, c’est un honneur, les vieux sont très valorisés et respectés) qui semble vivre avec quelques jeunes (c’est pas trop clair encore qui ils sont), il y a une autre maison pour le fils qui est là avec sa femme et leur fille, il y a une autre maison avec 2 portes : une pour un autre fils et sa femme et une pour moi, et il y a aussi la tombe du papa dans la cours !!! J’ai ainsi ce qui est appelé ici une chambre-salon, donc 2 pièces, en général la première où tu entres c’est la pièce commune et l’autre au fond, c’est la chambre. Vous comprendrez que dans ces pièces, il n’y a rien sauf une fenêtre par pièce : donc pas d’eau, pas de lavabo, pas de toilettes, pas de cuisine, pas de …… rien du tout. J’ai la chance d’avoir un ami peintre qui a peint ma chambre d’un joli bleu qui la rend très douce. Le plancher est en ciment, les murs en crépi sur les briques et le plafond en tôle (hyper bruyant quand il pleut). Ici quand tu parles de la grandeur de ta maison, tu parles en nombre de tôle !!! Bon, quand il pleut, l’eau entre un peu par le plafond mais sinon tout est génial. J’adore cette maison que je trouve très belle.


J’ai l’électricité mais pas l’eau courante. Il y a un puits dans la cours et au fond de la cours, il y a la douche et la latrine. Je ne sais pas si vous voulez des détails mais la latrine, c’est un trou, et la douche, c’est rien, ou disons que c’est un muret à moitié écroulé à côté de la latrine. Alors c’est le sceau (pour la douche) et la bouilloire (pour les toilettes). S’il pleut, la cours devient une mare de boue et tu te laves ou va aux toilettes sous la pluie parce que rien n’est couvert.



La bouffe


Vous avez compris que ma maison n’avait pas de cuisine et pour l’instant, je n’ai rien acheté (petit foyer au bois, au charbon ou au gaz) pour « préparer » comme disent les burkinabés (pour cuisiner). Par chance que je ne suis pas trop difficile pour la bouffe car il n’y a quand même pas une énorme diversité ici. Je mange donc sur la rue, des plats qui ne coûtent vraiment pas chers. Ici les gens ADORENT le plat national qu’est le to (une espèce de pâte habituellement faite de farine de petit mil) et mangé avec une sauce dont les ingrédients varient selon la production saisonnière. En ce moment, c’est pas mal de la sauce de feuilles d’oseilles. On trouve aussi de la sauce de feuilles de baobab (caractéristique : c’est vert et gluant, pas facile de faire passer ce gluant dans le gosier parfois….), la sauce gombo (qui est aussi gluante) et d’autres sauces que je ne connais pas trop. Sur la rue, on trouve aussi le riz sauce (genre sauce aux oignons ou sauce à la pâte d’arachides), le riz gras (qui est du riz cuit dans de la sauce), du poisson frit, du djégué (espèce de riz de manioc, c’est de la Côte-d’Ivoire), toutes sortes de beignets, des bananes frites, de la bouillie de mil, des galettes de mil, etc. Ah, quand rien ne va plus, pour s’accrocher à un truc connu, ils font aussi des pâtes de spaghetti. Un plat sur la rue coûte en général moins de 1$. Les gens ne diversifient pas tellement leur alimentation alors vous pouvez oublier les 4 groupes alimentaires dans un repas ainsi que le dessert ! Ou en tout cas, si vous voulez tout cela, il faudra bouger un peu pour tout trouver. Il y a aussi les sandwichs, le sandwich de foie étant délicieux (dire que je refusais de manger du foie au Québec !!) et la fille qui les prépare m’a dit que comme les avocats venaient de sortir, demain elle pourrait me faire un sandwich d’avocats (hum !!!). Il y a un sandwich que je me prépare à manger mais j’ai besoin d’un peu de préparation psychologique : le sandwich aux chenilles, heureusement pas vivantes mais frites (voir photo). On trouve des arachides partout et en ce moment des bananes et des petites oranges très amères.


Pour les boissons, ceux qui aiment les jus vont devoir faire leur deuil : on trouve un jus sucré (Dafani) en supermarché où je ne vais à peu près jamais et qui coûte relativement cher par rapport à ce qui est produit localement. Par chance que j’ai un « spot » pour boire le thé que j’adore toujours autant. D’ailleurs j’ai acheté aujourd’hui tout le matériel pour pouvoir le faire chez moi et ce soir des amis sont supposés venir à la maison pour en boire. On peut trouver évidemment les sucreries (boissons gazeuses) et la bière. Localement c’est la bière de mil qui est produite et qui se boit dans les « cabarets » dans des calebasses. C’est très bon (un peu genre cidre) mais on ne connaît pas le taux d’alcool évidemment et on me dit beaucoup que ce sont les vieux qui en boivent. Ça semble moins la mode chez les nouvelles générations et aussi il y a toutes les histoires sur les gens qui s’empoisonnent entre eux dans les cabarets !! En tout cas, moi j’aime bien même si je n’ai consommé qu’au village.


On trouve aussi du bon yaourt et du super lait vendu par les peuls qui est une ethnie de nomades possédant des troupeaux. Les femmes portent les calebasses sur leur tête avec le lait frais ou le lait caillé. Ce dernier est un pur délice, proche du yaourt nature non sucré de chez nous. Estomacs fragiles s’abstenir, rien n’est pasteurisé évidemment, rien de réfrigéré et pour la propreté…….. I don’t know !! Bon, il y a aussi plein de trucs que je ne connais pas bien, genre des petites boules au miel, du couscous dans du lait (dégué, bassi, firi, je ne comprends pas les différences !), les boulettes de viande, des boissons aux céréales sucrées, etc.


En tout cas, moi je mange bien et la bouffe me plaît. Pour ceux qui hésiteraient à venir me visiter à cause de la nourriture, il y a aussi des restos où vous pouvez certainement trouver des plats plus proches de ce que vous connaissez (genre poulet, frites, ah ! y’a aussi l’igname et la patate douces frits ou poisson, etc.). En fait là je ne connais pas trop car je ne mange pas dans ces restos mais je trouverai pour vous sans soucis !!

Hum, ça a l’air bon ??


Vélo


Je me suis acheté un vélo pour me déplacer en ville. La marque que je tenais absolument à avoir : Champion d’Afrque (remarquez qu’il n’y a pas de i, je ne sais pas où il est allé mais c’est réellement écrit ainsi !!! Je n’ai pas encore trouvé où il était fabriqué. Je ne serais pas surprise que ce soit les chinois qui aient oublié ce i !!). Il a à peu près l’air d’un vélo de montagne avec un panier à l’avant et un porte-bagage à l’arrière. J’ai dû faire plastifier mon reçu d’achat décrivant en détail mon vélo, supposément que je peux me faire contrôler. Il est aussi supposément obligatoire d’avoir un phare à l’avant (alimenté par une dynamo). Trois plateaux quand même le vélo, avec une pompe, un bidon et un pied. Le prix : un peu moins de…..80$ !! J’étais impressionnée par ce petit prix mais je commence à comprendre un peu plus. Tout le monde m’a déjà dit que je devrais déjà changer les pneus, les chambres à air et la selle. J’ai eu une crevaison 2 jours après l’achat (faut dire que les routes de terres-roche sont pas faciles), le panier commence à décrocher, je ne crois pas pouvoir changer les vitesses, les plateaux sont crochis etc. Bon, ici c’est l’Afrique, au moins ça roule à peu près et il me permet d’aller au boulot ou à la maison plus rapidement qu’à pied. Quoi qu’une soirée comme hier soir, ce n’est pas évident : il y a peu de lumières pour me rendre chez moi (comprenez que la lampe ne sert pas à grand-chose surtout si je ne vais pas vite et donc que la dynamo éclaire vraiment peu !), le chemin est plein de cailloux et en plus il avait plu alors il y avait de la boue partout. Je dois avouer que j’ai dû mettre les pieds dans les marres de bouette plus d’une fois !!


Mon super vélo Champion d’Afrque !


Conclusion


Ce n’est pas facile d’écrire un texte « court » pour décrire ma vie ici jusqu’à maintenant. Il se passe tellement de choses, je rigole tellement, je fais tellement de découverts, j’ai tellement de discussions intéressantes que je pourrais partager avec vous, que je ne sais pas trop par où commencer. En résumé mon séjour au Burkina est jusqu’à maintenant tout à fait à la hauteur de mes attentes. La terre africaine est une terre chaude et colorée où je me sens bien et heureuse. J’ai hâte que le travail bouge un peu plus mais je crois que ça viendra bientôt.


Il y a des dizaines de sujets que je pourrais aborder dans mes prochains messages. Je vous demande un peu, pour ceux qui apprécient de me lire, de quoi auriez-vous envie d’entendre parler ? Vous vous posez des questions sur quoi ? Qu’est-ce qui vous intéresse ? Si j’ai des propositions, je tenterai d’en tenir compte. Je vais aussi essayer de joindre des photos si ça vous plaît.


Sujets possibles :


N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et à ajouter tous les sujets que vous voulez.


De plus tout le monde est chaudement invité à venir me visiter. Pour ceux qui ont envie de voir l’Afrique, c’est une super opportunité de venir ici pendant que j’y suis. Le Burkina Faso est vraiment un pays excellent à découvrir.


Donnez-moi des nouvelles aussi, ça me ferait vraiment plaisir. Comment se passe l’été et les projets estivaux de votre côté ?


Voili voilà pour l’instant.

Allah ka tilé èré


Rosanne de Dédougou